L’Imposture Comique

De Pascal Bancou

 

Pourquoi cette pièce ?

Parce que l’Imposture Comique pose clairement la question de la collaboration entre Corneille et Poquelin à savoir : qui est Molière ?

Pierre Corneille ? Jean-Baptiste Poquelin ? L’un était-il la plume, l’autre le masque ?

Nous avons choisi cette pièce parce qu’elle offre un éclairage différent sur cette énigme qui ne peut que susciter des débats autour des œuvres de ces deux plus grands auteurs classiques. Elle s’adresse à tous les publics, à tous les professeurs de français, à tous les élèves de collège et de lycée qui ne peuvent être qu’intéressés par les interrogations engendrées par cette pièce.

Ecrite en 2000, c’est une pièce contemporaine et originale par son style qui évoque le XVIIème siècle et l’écriture de Molière. De nombreux emprunts à l’un ou à l’autre des auteurs parsèment la pièce et ajoutent à la confusion de cette imposture comique.

Gilles Denain, auteur de nombreuses pièces jouées par le Théâtre Des Beaux-songes, effectue depuis plusieurs années des recherches sur la collaboration entre Corneille et Molière. C’est en dénichant la première pièce de Pascal Bancou, l’Imposture Comique, qu’il a eu l’envie de la mettre en scène. Il a alors rencontré l’auteur qui a soutenu ce projet. Cette pièce nous permet d’entrer dans l’intimité de Corneille et de Molière, découvrir leurs rivalités, leur complicité, leurs obsessions, leurs émotions.

Ils sont là, avec tout leur talent, dépassés par une jeune femme encore plus habile qu’eux dans la façon de mener une intrigue et de manipuler des sentiments sincères.

C’est un hommage à Molière par les caractères et situations comiques, hommage à Corneille par son dilemme cornélien.

Résumé de la pièce :

Et si Corneille était l’auteur des pièces signées Molière ?

Et si la future femme de Molière, Armande Béjart,  se doutait de la supercherie ?

Molière se rend chez Corneille qui, selon une hypothèse défendue par certains, est son nègre ! Il lui commande une nouvelle pièce et lui demande d’intercéder en sa faveur auprès de la belle Armande Béjart dont il est fortement épris. Mais, si la comédienne vénère l’auteur Molière, elle apprécie beaucoup moins Jean-Baptiste Poquelin, qu’elle juge dans la vie quotidienne exubérant et cabotin. Corneille accepte, mais tombe très vite sous le charme d’Armande.

Note de mise en scène et parti pris :

Nous aurions pu prendre le parti de la farce ou de la comédie classique telles qu’elles étaient conçues au XVIIème siècle, mais nous avons voulu privilégier un jeu plus intérieur et ainsi se rapprocher d’un univers à la Pirandello, dont cette pièce n’est pas sans s’inspirer. Car c’est une comédie dont les personnages sont eux même en quête de l’écriture d’une comédie et leur histoire va se retrouver au centre de leur création.

L’Imposture Comique est à L’Ecole des Femmes ce que Shakespeare in love est à Roméo et Juliette : l’histoire de la genèse d’une œuvre vue de façon romancée.

Dans un style littéraire très proche de celui de Corneille et Molière, Pascal Bancou s’amuse à nous montrer leurs relations sous un angle original, à la fois professionnel et amical, en nous faisant pénétrer dans les préoccupations de ces deux génies créateurs. Les nombreuses références aux œuvres de Corneille et de Molière parsemant la pièce, sont autant de clins d’œil.

Mais en même temps, cette pièce est contemporaine et son sujet principal : les relations controversées entre les deux pères fondateurs du théâtre classique français, toujours d’actualité.

Comme plusieurs possibilités sont offertes au sein de L’Imposture Comique, les tenants de la version officielle et ceux persuadés de la collaboration entre les deux hommes seront satisfaits.

La scénographie se veut simple et en harmonie avec l’austérité du cabinet de travail de Corneille, dans laquelle toute la pièce se déroule.

Petit historique de l’énigme Corneille-Molière au cours du XXème siècle :

L’affaire Corneille-Molière apparaît en 1919 sous la plume de Pierre Louÿs.

Elle sera reprise par quelques chercheurs au cours du vingtième siècle. Aujourd’hui les choses s’accélèrent.

1919 : Articles de Pierre Louÿs  poète et écrivain, conseiller littéraire d’André Gide et de Paul Valéry où il déclare que Corneille est l’auteur d’Amphitryon, pièce signée Molière.

Il annonce ensuite que Corneille est l’auteur des principaux chefs d’œuvres signés Molière. Et il énonce un certain nombre de faits troublants qui indiquent une collaboration entre les deux hommes.

1938 : Broutilles  de Frédéric Lachèvre (extraits des notes de Pierre Louÿs).

1947 : Articles d’Elisabeth Frazer, universitaire écossaise attribuant à Corneille diverses œuvres anonymes ou signées par d’autres.

1951 : Pierre Corneille, Tartuffe ou la comédie de l’hypocrite  d’Henri Poulaille

1957 : Corneille sous le masque de Molière  d’Henri Poulaille.

1988 : Molière ou l’auteur imaginaire  d’Hyppolyte Wouters et Christine De Ville De Goyet. Appendices de François Vergnaud.

Le Destin de Pierre, pièce de théâtre d’Hyppolyte Wouters.

1993 : L’Ami du genre humain,  roman de Frédéric Lenormand.

2000 : L’Imposture Comique, pièce de théâtre de Pascal Bancou.

2003 : Corneille dans l’ombre de Molière  de Dominique Labbé.

Etude comparative sur la distance intertextuelle entre les deux auteurs qui vu les résultats, n’en ferait qu’un.

2003 : Molière-Corneille : Les Mensonges d’une légende de Philippe Vidal.

2004 : L’affaire Molière  de Denis Boissier.

2006 : Ote-moi d’un doute  de Jean-Paul Goujon et Jean-Jacques Lefrère avec le dossier de Pierre Louÿs.

Equipe de création et distribution :

Metteur en scène et Thomas Corneille, Gilles DENAIN

Après ses études au cours d’Art Dramatique Jacques Fontan et sa Licence d’études théâtrales à Paris VIII, il met en scène Dieu de Woody Allen, Le Vice et le Versa de Jean-Paul Legoff, Cubos dont il est l’auteur et enfin Silence d’après Comès. Cofondateur et directeur artistique du Théâtre des Beaux-songes, il met en scène et écrit une dizaine de pièces pour la compagnie, dont neuf interactives jeune public et deux tout public : Héléna et Le Chat parmi nous d’après Philippe Geluck. Passionné par l’affaire Corneille-Molière depuis quelques années, sa rencontre avec la pièce de Pascal Bancou L’Imposture Comique lui a donné envie de la mettre en scène.

Pierre Corneille, Christian BESSON

Formé à l’Art Dramatique par Jacques Fontan, après dix ans de Conservatoire de musique (piano), une longue expérience en théâtre amateur et une Licence d’études théâtrales à Censier, il fonde en 1984 la Compagnie du Théâtre de l’Exil à Toulon (83). Ensuite il signe une Convention avec la ville de Goussainville (95), qui fait du théâtre Sarah Bernhardt son lieu prioritaire et permanent. A cet effet, il met en scène plusieurs créations dans lesquelles il joue parfois : Les Emigrés de S. Mrozek, Les Bâtisseurs d’Empire de B. Vian, Le Roi se meurt d’Ionesco (Inauguration du 16ème Festival Théâtral du Val d’Oise), La Mort Joyeuse de N. Evreinoff, Le Cimetière des Voitures d’Arrabal, Monna Lisa de J. Verne, Têtes Farçues d’E. Durif et, de Molière, Le Mariage Forcé.

Armande Béjart, Maria Nozières

Elle a commencé à prendre des cours avec Colette Nucci, puis Jean-François Prévand au conservatoire du 14ème arrondissement de Paris.

Elle entre ensuite à l’école supérieure d’Art Dramatique où elle travaille sous la direction d’Yves Pignot, Jean-Claude Cotillard, Rafaële Minnaert, Laurence Bourdil, Sophie Loucachevsky, Christian Benedetti.

Elle y travaille Hécube, Eriphile, Arsinoë, Climène, l’Infante, Pauline…

C’est à cette époque qu’elle rencontre les textes de Corneille (Le Cid et Polyeucte) et de Molière (Les Fâcheux et Le Misanthrope)

Professionnellement elle interprète le rôle titre de Colomba de Prosper Mérimée, en Corse et en Région Parisienne sous la direction de Robin Rénucci et Frédérique Lazarini.

Elle travaille aussi régulièrement pour la compagnie Auxenel-Chaplin.

 

 

Jean-Baptiste Poquelin, Georges D’AUDIGNON

Il commence au Théâtre à la Crème, dirigé par Serge Lesbre en 1983 et participe au Festival d’Avignon en 1984. Il entre ensuite au Conservatoire Régional de Clermont-Ferrand. Diplôme en poche, il monte à Paris et après un passage éclair au Cours Florent puis un stage chez Ariane Mnouchkine, il joue Tchékhov sous la direction de Lorène Lévy. Cofondateur du Théâtre des Beaux-Songes en 1994, il joue depuis dans toutes les créations de la compagnie. Sous la direction de Marguerite-Marie Lozac’h, il joue Titus dans Bérénice de Racine., puis le rôle titre dans Caligula de Camus. Sa dernière rencontre avec Corneille date de 2006 où il joue Pridamant dans L’Illusion Comique, mise en scène par Manon Savary.

Compositeur, Raphaël BANCOU

Prix d’harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Musique de Paris, il suit les cours d’arrangement et de piano-jazz au CIM et à la Bill Evans academy. Il obtient un brevet d’enseignement de piano à l’école Alfred Cortot. Il compose pour le Cinéma et la télévision (La Crim, Brigade des mineurs...) des documentaires (pour Arte, France 3...) et pour le théâtre (pour la compagnie Les Larrons dans les mises en scène de Xavier Lemaire et des comédies musicales). Il est pianiste dans Ciel mon Feydeau au Théâtre de la Michodière. Il compose, arrange ou interprète des chansons (Monsieur Lune, Arbon, Au milieu de la nuit, À corps tango).

Historique de la compagnie :

Le Théâtre Des Beaux-songes est une compagnie de théâtre professionnelle.

Association loi 1901 créée sur SEUGY en 1994, Licence d’Entrepreneur de Spectacles depuis 1997, agréée par Jeunesse et sports depuis 1999, subventionnée par la Mairie de Seugy et par le Conseil Général du Val d’Oise.

Ayant pour objectifs la recherche et la création, le Théâtre Des Beaux-songes crée, produit, diffuse des spectacles et anime des ateliers théâtre (enfants, adolescents et adultes) dans plusieurs communes et établissements scolaires du Val d’Oise.

Les onze spectacles créés par le Théâtre des Beaux-songes ont donné lieu à plus de 800 représentations.

Fiche technique du spectacle :

Plateau minimum

6m d’ouverture x  4m de profondeur

Décor

Toute l’action se déroule dans le cabinet de travail de Pierre Corneille, décor léger dans une bibliothèque comprenant son bureau, une banquette et un fauteuil.

Hauteur minimum 2.5m

5 panneaux 2m hauteur x 2.40m largeur

1 table, 2 chaises, 1 banquette

Costumes

Tous les costumes sont d’époque XVIIème  siècle.

Molière est en perruque.

Lumière

Régie minimum 12 voies x 3 KW

10 projecteurs en façade

2 douches

1 découpe

Son

La musique originale du spectacle a été composée lors de la première création de la pièce par le fils de l’auteur, Raphaël Bancou, en 2000. Elle est d’inspiration baroque.

Bande son sur CD

Tarif : Le prix de vente du spectacle est de mille huit cent euros. Négociable pour les collèges et lycées.